Le nitrate de potassium

À l’origine, le salpêtre est un type de minéral appelé nitre ou nitrate de potassium, et dont la formule chimique est KNO3.

Un peu de chimie

Son nom vient du latin « sel petrae » qui signifie sel de pierre. Il est le résultat d’une interaction chimique entre le carbonate de potassium qui se trouve dans les matériaux de construction des murs (pierres, béton ou autre) et les nitrates contenues dans l’eau provenant des remontées capillaires sous l’effet des bactéries.

Dès que le nitrate de potassium monte à la surface et se retrouve en contact avec l’air, l’oxygène cause sa cristallisation sur la surface du mur. Ceci crée des traces blanches appelées efflorescences qui ne font que témoigner de la présence du sel minéral en question dans les couches internes du support.

Avec le temps, il s’attaque aux matériaux de construction comme les briques, le béton, les pierres, le parpaing, etc. et cause leur dégradation continue. Il est aussi à l’origine de l’aspect disgracieux de la surface des murs touchés par l’infiltration d’eau en décollant la peinture qui forme des écailles, détachant les revêtements muraux, effritant le plâtre, brunissant les murs…

Le nitrate de potassium est un puissant explosif ; ainsi, il était utilisé autrefois dans la composition de la poudre à canon, mélangé à du soufre et à du charbon de bois. En effet, c’est sous Napoléon que cette innovation vit le jour et fut largement utilisée pour l’amélioration de l’armement de sa puissante armée. De nos jours, il remplit encore plus ou moins une fonction similaire car, combiné avec du glucose, il donne du propergol pour la propulsion de fusées.

De nos jours encore, cette substance trouve son utilité, de manière inattendue, dans l’industrie alimentaire. Si lorsque vous achetez de la viande chez le boucher vous vous sentez automatiquement attiré par ces morceaux aux belles couleurs rosées, sachez que cet effet n’est pas naturel et que, fort probablement, ils contiennent du nitrate de potassium. Les charcutiers le mélangent avec du sel pour donner du sel nitrité (E250) ou de manière plus expressive, du « sel à rougir ». Elles sont très répandues dans la production de jambon et de saucissons.